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Assurer la pérennité de la valorisation de biosolides

En cours (2024‑2027)

La valorisation des biosolides en milieux agricole ou forestier au Québec est très important pour favoriser la circularité du système agro-alimentaire. Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques au Québec (MELLC) estime que plus de 800 stations d’épurations des eaux usées municipales produisent des bouées d’épuration, créant un volume massif des matériaux à gérer. Éviter leur enfouissement est une priorité en vue des avantages environnementaux et économiques que présente l’utilisation judicieuse de biosolides pour enrichir nos sols. L’utilisation des biosolides présente des nombreux avantages, dont la réduction de la dépendance aux engrais chimiques, la diminution des répercussions environnementales et coûts liées à la production et au transport d’engrais azotées. De plus, les sols nourris en matière organique agissent comme puits de carbone et permettent de réduire les émissions des CO2 tout en assurant l’amélioration de la santé des sols. Cependant, il faut gérer efficacement les risques sanitaires liés aux pathogènes et aux contaminants chimiques pour que ces avantages soient obtenus sans compromettre la santé publique.

Autrefois, l’utilisation des biosolides suscitait des craintes quant au transfert des métaux dans les sols, créant un risque de dégradation de la qualité des sols. Toutefois, des réglementations et des contrôles ont réduit le risque de contamination des sols par les métaux. Actuellement, les per-et polyfluoroalkylées (PFAS), connus comme des « polluants éternels » en raison de leur persistance, posent un problème similaire à celui des métaux dans les biosolides. Ces produits chimiquement synthétisés se trouvent partout, y compris les biosolides, ce qui accroit le risque d’augmentation des PFAS dans les sols. Cette préoccupation inquiète le secteur agricole et entraine une réticence à utiliser les biosolides. Il est crucial d’obtenir des informations pour rétablir la confiance dans l’utilisation agricole des biosoldes et mettre à jour les normes et contrôles pour atténuer le risque.

Les objectifs de ce projet de recherche comprennent : (1) collecter et analyser des échantillons des fermes qui utilisent des biosolides comme fertilisants et des fermes qui n’en utilisent pas, (2) analyser les biosolide et des matières résiduelles fertilisantes (MRF) utilisés au Québec pour mesurer les PFAS, identifier les produits peu contaminés et les comparer aux amendements agricoles conventionnels y compris les pesticides et engrais chimiques, (3) évaluer les niveaux présents dans les sols agricoles urbain et forestier et mesurer les niveaux dans les végétaux pour déterminer des seuils de concentrations dans les sols et éviter une adsorption excessive, (4) identifier les biosolides problématiques et (5) évaluer les bénéfices socio-économiques associés à la valorisation des biosolides versus l’élimination par enfouissement. En conclusion, nous allons pouvoir distinguer les cas où les concentrations de PFAS sont ‘’normaux’’ et de ceux ou une contamination externe (industrielle ou autre) nécessite un control de leur valorisation dans les sols. Nos données vont permettre d’établir des seuils à ne pas dépasser pour éviter une accumulation excessive des PFAS dans les tissus végétaux, et les coûts, bénéfices et désavantages pour la société à faire la valorisation de biosolides.

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