En cours (2022‑2025)
Les pesticides s’utilisent très largement en agriculture pour protéger nos récoltes face aux organismes nuisibles. Bien que la lutte chimique concours à la sécurité alimentaire, elle entraîne un cortège de dommages bien documentés. Les pesticides de synthèse continueront de jouer un rôle dans un futur proche puisque des alternatives efficaces ne sont pas disponibles pour l’ensemble des problèmes phytosanitaires. Toutefois, il importe de privilégier d’autres approches de contrôle des ravageurs, qu’elles soient préventives ou curatives, et de mieux encadrer la lutte chimique. Le Plan d’agriculture durable 2020-2030 (PAD) du Gouvernement du Québec s’inscrit résolument dans cette volonté d’une réduction significative de l’utilisation des pesticides et des résidus sur les aliments. Un changement de paradigme s’impose en protection des cultures.
Le développement des connaissances sur l’utilisation des pesticides s’avère essentiel pour le développement d’une agriculture durable au Québec. L’état des lieux que nous proposons repose sur la réalisation de trois principaux objectifs. D’abord, la caractérisation, passée et actuelle, de la charge en pesticide et des risques associés, tant pour la santé humaine que l’environnement et ce, culture par culture, de la framboise au soya. Nous quantifierons essentiellement quatre paramètres, soit la charge en pesticides (kilogramme de matière active par hectare), le nombre de traitements annuels, et les risques pour la santé humaine (IRS) et l’environnement (IRE). Cette vaste étude permettra également d’explorer les facteurs écologiques et socio-économiques qui modulent dans le temps les variations observées de l’utilisation de la lutte chimique : introduction de ravageurs exotiques envahissants, développement de résistance aux pesticides chez les organismes nuisibles, réchauffement climatique, adoption de pratiques alternatives, et autres. Ensuite, bien que la majorité de la population soit actuellement exposée à des doses de pesticides inférieures à celles causant des effets toxiques, il subsiste des inquiétudes, particulièrement chez les sous-populations vulnérables, dont les enfants et les travailleurs agricoles. Nous déterminerons et comparerons les quantités de résidus de pesticides chez des fruits et légumes selon trois modes de production : intensive, raisonnée et biologique. Finalement, cet état des lieux fournira les informations nécessaires au déploiement d’une vaste banque de données sur l’utilisation des pesticides en agriculture au Québec. Un tel registre constitue un outil important d’évaluation continue de la trajectoire de la lutte chimique et des progrès enregistrés dans l’atteinte des objectifs du PAD.
Ce projet se réalisera en étroite collaboration avec plusieurs partenaires : ministères, corporations de recherche, clubs-conseils, fédérations de producteurs et universités. L’équipe multidisciplinaire se compose de 29 chercheurs et collaborateurs ayant tous une expertise bien établie dans le domaine de la protection des cultures au Québec et de 9 étudiants et professionnels de recherche. L’état des lieux bénéficiera aux chercheurs, agronomes et décideurs, les principaux utilisateurs de cette recherche, mais aussi aux producteurs et au grand public. Ce projet adhère aux principes de la science ouverte : collaboration, inclusion, transparence, et durabilité.
Chercheur.euse principal.e
- Jacques Brodeur (Université de Montréal)
Membres de l'équipe
- Maryse Bouchard (Université de Montréal)
- Sébastien Sauvé (Université de Montréal)
- Marie-Ève Gaboury-Bonhomme (Université Laval)
- Mamadou Lamine Fall (AAC)
- Annabelle Firlej (IRDA)
- Maxime Lefebvre (IRDA)
- Jean-Philippe Parent (AAC)
- Sandra Flores-Mejia (CÉROM)
- Alain N Rousseau (INRS)
Axes(s) de recherche
- Axe 1 - Alternatives aux pesticides de synthèse
- Axe 3 - Outils numériques, agriculture de précision et données massives
- Axe 4 - Aspects socioéconomiques : adoption, système d'innovation et politique publique