< Retour à la liste

Réduire l’utilisation des pesticides dans les cultures maraîchères par la diversité végétale et génétique, la prédiction du risque et la tolérance des consommateurs: preuve de concept avec la culture de la laitue 

En cours (2022‑2026)

Au Québec, comme ailleurs, l’utilisation des pesticides de synthèse est une composante intégrale des pratiques agricoles visant à accroître et garantir les rendements. La charge toxique que ces pesticides représentent est préoccupante, d’autant plus qu’ils contaminent plusieurs milieux terrestres et aquatiques. La simplification et l’homogénéisation des paysages agricoles modernes, couplées à la perte des milieux naturels, favorisent l’expansion et la prolifération des maladies et des ravageurs de cultures. Plusieurs pourraient d’ailleurs être favorisés par les changements climatiques en cours et à venir. Enfin, pris entre le risque financier et l’exigence intransigeante des consommateurs pour des produits parfaits, les agriculteurs n’ont souvent d’autres alternatives que d’utiliser des pesticides, malgré les risques qu’ils représentent. Il est donc impératif d’outiller les producteurs pour qu’ils puissent prévenir et, le cas échéant, intervenir rapidement et de manière ciblée via une lutte intégrée des ravageurs, plutôt qu’en faisant une utilisation prophylactique de pesticides sans bénéfices notables sur les rendements.

Notre projet, qui s’articule en 3 volets, aborde la gestion phytosanitaire en production maraîchère en promouvant la diversité végétale et génétique à différentes échelles spatiales pour accroître la stabilité de l’agroécosystème et limiter la dépendance aux pesticides dans la culture de laitue de champ et de serre. Le Volet 1 mesurera l’impact de la diversité végétale par l’ajout de bandes fleuries ou l’utilisation de cultivars résistants sur l’abondance des insectes ravageurs et des maladies, ainsi que le recrutement de leurs ennemis naturels. Le Volet 2 développera des outils pour faciliter le dépistage (dénombrement) des ravageurs et d’ennemis naturels et prévoir leur distribution dans l’espace et dans le temps. Enfin, le Volet 3 évaluera les façons de désamorcer la tendance des consommateurs à rechercher le fruit ou le légume parfait sans égard aux conséquences de ce choix, et ce, tant pour la santé, l’environnement ou encore, à l’égard du gaspillage alimentaire.

Des expériences au champ et en serre apporteront une meilleure compréhension du rôle de la diversité végétale et génétique sur le contrôle des insectes ravageurs et des maladies de la laitue. Cette diversité a un fort potentiel de prévenir les explosions de populations d’insectes ravageurs ou l’apparition de foyers d’infection de maladies. Il sera ainsi possible de recommander les espèces florales à implanter, ainsi que leur disposition, pour assurer un contrôle biologique efficace des ravageurs. De plus, une stratégie durable impliquant des cultivars de laitue résistants sera proposée pour un contrôle des pucerons et des maladies. Par ailleurs, le développement d’outils de reconnaissance visuelle des ravageurs et maladies permettra de cibler les foyers d’infestations et d’infection et d’intervenir de manière précoce afin de limiter, encore une fois, le recours aux pesticides. Le développement de modèles permettra quant à eux une meilleure compréhension des facteurs de risque liés aux explosions de populations d’insectes et de maladies, et ainsi mieux cibler les zones à risque sous les conditions climatiques actuelles et futures. Finalement, les travaux réalisés sur la perception des consommateurs cibleront les arguments à mettre de l’avant pour décrédibiliser les barrières psychologiques agissant comme freins à l’acceptabilité sociale des consommateurs.

Les sites de ce projet de recherche sont situés dans la région de la Montérégie.

Partager