En cours (2022‑2026)
Les cucurbitacées de champs sont cultivées sur plus de 2 000 hectares au Québec par près de 700 producteurs, pour une valeur de plus de 28 M$. Elles représentent la 6e culture en surface dans les légumes de champs mais la 3e en valeur à la ferme devant le maïs sucré. La chrysomèle rayée du concombre (CRC) est le principal ennemi des cultures de cucurbitacées au Québec. Outre les dommages directs aux plantules et aux transplants, elle peut transmettre le flétrissement bactérien, maladie provoquant la mort du plant, si transmise dans les premiers stades de la plante. Les producteurs conventionnels utilisent principalement des traitements de semences aux néonicotinoïdes et doivent parfois ajouter une ou deux pulvérisations foliaires. Il existe peu de moyens de lutte efficaces à la disposition des producteurs biologiques mise à part l’utilisation de filets comme barrière physique, mais ces filets doivent être enlevés pour permettre la pollinisation des fleurs.
Des attractifs à base d’odeur de fleurs de cucurbitacées sont commercialisés pour la lutte contre la CRC. Une technique de piégeage de masse a été développée, l’utilisation de pièges jaunes de 4 L avec attractif a permis de contrôle les populations CRC durant toute la production de melons et courgettes au Missouri. Cette technique a été évaluée au Québec, mais l’attractif commercial n’attire pas les CRC au printemps. Il nous apparait clair qu’il faut identifier de nouvelles molécules attractives afin de capturer les CRC avant leur arrivée dans les champs. D’autres avenues peuvent également être explorées pour le contrôle de la CRC. Il a été démontré que l’ajout au sol de vermicompost à un taux de 1,25 tonne/ha contrôle les populations de CRC et son ajout au terreau des transplants offre également une protection contre les CRC en laboratoire. De plus, l’usage du vermicompost améliore les propriétés physiques et biologiques des sols. D’autres amendements organiques comme le frass (déjections d’insectes) est produit durant la production commerciale d’insectes comme source de protéine. Le frass contient de la chitine qui pourrait permettre d’activer les défenses des plantes contre la CRC. L’ajout d’amendement en champs ou dans le terreau des transplants pourrait ainsi contribuer au contrôle de la CRC.
Le projet a pour but de développer trois techniques de lutte intégrée qui pourraient permettre de contrôler les CRC: 1- le développement d’attractif efficace en début de saison, 2– l’ajout au terreau d’amendements organiques pour la production des transplants ou 3- directement au champ afin d’induire une résistance aux plantes à la CRC. Les résultats issus de ce projet permettre d’atteindre des objectifs du plan d’agriculture durable du MAPAQ comme réduire l’utilisation de traitements insecticides particulièrement un traitement de semences à base de néonicotinoïdes et d’améliorer la santé des sols.
Retombées : Ce projet permettra d’identifier une ou plusieurs molécules attractives avec un fort potentiel et donnera aux producteurs biologiques un premier moyen de lutte efficace contre la CRC. Les producteurs commerciaux pourront aussi l’utiliser. Ce projet permettra d’identifier de nouveaux intrants organiques permettant de revaloriser des matières qui, dans plusieurs cas, iraient à l’enfouissement. L’utilisation des frass diminuera la production de gaz à effet de serre et créera un débouché pour des entreprises québécoises. Si l’ajout d’amendement au terreau de transplantation procure une protection au champ, les producteurs biologiques pourraient facilement l’utiliser parce qu’ils les produisissent eux même. Si les intrants testés sont efficaces, les producteurs conventionnels pourraient augmenter à long terme le pourcentage de matières organiques de leurs sols.
Nature et importance des retombées : Le projet aura des retombées liées à la réduction de l’emploi de pesticides: réduction de la pollution des sols et des cours d’eau, réduction de l’exposition des travailleurs agricoles à des matières dangereuses, production de légumes avec moins de résidus de pesticides. Pour l’environnement, le projet permettra de lutter contre les changements climatiques en stockant du carbone sous la forme de matière organique du sol au lieu de le diminuer. Également en trouvant un déboucher au frass d’insectes qui irait à l’enfouissement. Sa décomposition produit du méthane qui a un effet de serre 25 fois plus important que le CO2. Sur le plan économique, ce projet pourra développer des débouchés pour des entreprises québécoises en valorisant les frass d’insectes qui sont actuellement jetées. Ce projet contribuera au développement d’une économie circulaire.
Activités : Pour la première année, nous ferons l’objectifs 1 et 5 soit Identification plantes printanières utilisées par la Chrysomèle rayée du concombre (CRC) et le 5 – Sélection des amendements a ajouté au terreau de production des transplants ayant un effet contre la CRC en labo.
Sites associés
E. Lucas – FCE
E. Lucas – FDO
E. Lucas – FDR
E. Lucas – FGE
E. Lucas – FLB
E. Lucas – FLB1
E. Lucas – FLB2
E. Lucas – FLT
E. Lucas – FO1
E. Lucas – FO2
E. Lucas – FO3
Région(s) administrative(s) de la tenue du projet
12 - Chaudière-Appalaches
16 - Montérégie
17 - Centre-du-Québec
Chercheur.euse principal.e
- Eric Lucas (UQAM)
Membres de l'équipe
- Daniel Chapdeleine (UQUAM)
- Myriam Gagnon (Groupe PleineTerre)
- Isabelle Couture (MAPAQ)
Axes(s) de recherche
- Axe 1 - Alternatives aux pesticides de synthèse
- Axe 2 - Conservation et restauration de la santé des sols agricoles