En cours (2023‑2026)
L’inventaire du MAPAQ de 1990 estimait qu’environ 20 % des sols en monoculture étaient affectés par la compaction. La plaine du Saint-Laurent, où se trouve actuellement la majorité de la production agricole québécoise, se distingue par des sols argileux vulnérables à la compaction, accompagnés par de courtes périodes de croissance avec des conditions climatiques humides et sous cultures en rangs qui nécessitent l’utilisation de machinerie lourde. Le compactage du sol et la faible conductivité hydraulique qui en résulte peuvent entraîner une réduction de la productivité allant jusqu’à 50 %. La compaction est caractérisée par une augmentation de la densité du sol et une réduction de la porosité du sol. Ce process perturbe le comportement de l’eau dans les terres agricoles, affectant la capacité de stockage de l’eau du sol, la recharge des aquifères régionaux et l’efficacité des systèmes de drainage. Ces facteurs limitent la diffusion des gaz, la conductivité hydraulique, la stabilité des agrégats et la disponibilité des éléments nutritifs au détriment du développement des cultures. De plus, le sol compacté peut favoriser des conditions anoxiques qui provoquent la mort des racines, une perte de rendement des cultures, un impact sur la communauté microbienne du sol, une réduction de la matière organique du sol et une perte de nutriments tels que l’azote. Les pertes d’azote peuvent atteindre 10 à 60% de l’engrais appliqué, qui peut être lessivé, contaminant les cours d’eau, ou perdu sous forme de gaz par le processus de dénitrification, parmi lesquels le N2O est l’un des plus impactants dans le processus de réchauffement climatique. L’état actuel des sols au Québec quant aux stades de compactage n’est pas connu. Aussi, les outils pour quantifier l’occurrence ou la vulnérabilité des sols au compactage doivent encore être améliorés et fournissent une image incertaine et imprécise du compactage avec une gamme limitée d’indicateurs, comme la densité apparente ou l’indice relatif de compactage. Une meilleure compréhension du fonctionnement de ces facteurs dans le sol aiderait à quantifier et à prévoir le compactage du sol. Ce projet vise à évaluer l’impact du compactage du sol sur le fonctionnement de l’agroécosystème, en se concentrant sur le microbiome du sol, les facteurs physicochimiques du sol, les cycles biogéochimiques du carbone et de l’azote, les émissions de gaz à effet de serre et l’impact technique et économique. Ce projet propose également de développer des modèles préliminaires axés sur la quantification de l’état de compactage et la prédiction de la vulnérabilité des sols au compactage. Des outils numériques seront développés pour le diagnostic du compactage et la recommandation de pratiques alternatives sous un format de plateforme web pour assurer le transfert des résultats de la recherche aux utilisateur.trice.s, tels que les producteur.trice.s, les agriculteur.e.s et les chercheur.e.s de la zone. Le projet est directement associé à plusieurs objectifs du Plan d’agriculture durable 2020-2030, il permettra la formation de personnel hautement qualifié et contribuera à faire progresser les connaissances sur la problématique de la compaction au
Québec.
Sites associés
Gumiere – Les Cèdres
Gumiere – Saint-Emmanuel
Gumiere – Saint-Lambert
Région(s) administrative(s) de la tenue du projet
12 - Chaudière-Appalaches
16 - Montérégie
Chercheur.euse principal.e
- Thiago Gumiere (Université Laval)
Membres de l'équipe
- Jean Caron (Université Laval)
- Alain N Rousseau (INRS)
- Chandra Madramootoo (Université McGill)
- Jacynthe Dessureault-Rompré (Université Laval)
- Silvio Gumiere (Université Laval)
- Alphonse Singbo (Université Laval)
- Hossein Bonakdari (Université d'Ottawa)
- Marie-Élise Samson (Université Laval)
- Marc-Olivier Gasser (IRDA)
Axes(s) de recherche
- Axe 2 - Conservation et restauration de la santé des sols agricoles
- Axe 3 - Outils numériques, agriculture de précision et données massives
- Axe 4 - Aspects socioéconomiques : adoption, système d'innovation et politique publique