En cours (2023‑2026)
Au Québec, plus de 10,000 hectares sont dédiés à la culture d’oignons et de légumes crucifères (ex. chou et brocoli) et les productions représentent respectivement environ 20 et 40% à l’échelle nationale. Les mouches des racines du genre Delia sont parmi les principaux insectes ravageurs de ces cultures maraichères et leur gestion repose encore principalement sur l’utilisation d’insecticides. La technique de lâchers d’insectes stériles (TIS), une méthode de contrôle biologique et durable, consiste à produire de grandes quantités du ravageur, de les stériliser et de les relâcher au champ pendant la période d’activité reproductive des populations naturelles. Les femelles sauvages accouplées avec des mâles stériles pondent alors des oeufs stériles, ce qui entraine une diminution rapide des populations du ravageur. Cette approche, adaptée et implantée au QC par des membres de notre équipe, s’avère l’une des rares alternatives efficaces et commercialisées pour lutter contre les mouches des racines.
Dans un contexte ou plusieurs pesticides utilisés contre les mouches des racines ne sont plus efficaces et/ou seront prochainement retirés du marché, et face à la demande croissante du milieu agricole québécois pour des mouches stériles en cultures maraichères, l’objectif général de ce projet vise à améliorer divers aspects de la TIS, dont l’accessibilité à grande échelle et l’acceptabilité par les producteur.trice.s et les consommateur.trice.s au Québec. Pour ce faire, trois volets de recherches ont été développés. Le volet 1 vise l’optimisation des infrastructures et techniques de production existantes et le développement de nouvelles méthodes pour augmenter la production de mouches de l’oignon et du chou stériles. Le volet 2 cible la mouche des semis, un ravageur opportuniste pouvant causer des dommages à un large éventail de cultures maraichères et céréalières mais pour lequel la TIS n’a pas encore été testée. Nous établirons un premier élevage de mouches des semis stériles en Amérique et évaluerons l’efficacité de la TIS contre ce ravageur dans certaines cultures ciblées. Le volet 3 est dédié à la quantification des coûts et bénéfices de l’adoption de la TIS dans la production de crucifères et à l’ évaluation de la perception et acceptabilité sociale de la TIS chez les consommateur.trice.s.
La réduction de la dépendance de l’industrie agricole à l’égard des pesticides demeure un enjeu
mondial; afin que le secteur agricole québécois demeure compétitif et consolide, voire augmente sa part de marché dans un contexte de mondialisation, il importe de développer et d’implanter rapidement des modèles de production durables qui répondent à la conscientisation accrue des producteur.trice.s et consommateur.trice.s aux risques associés aux pesticides sur les écosystèmes et la santé humaine. En améliorant la productivité, la rentabilité et l’acceptabilité sociale de la TIS, nous visons à augmenter de façon substantielle les superficies agricoles traitées avec cette approche, ce qui aurait comme effet direct de réduire de façon significative l’utilisation de pesticides en agriculture maraichère au Québec.
Les lâchers devraient être faits à l’été 2025 et tous les sites seront situés en Montérégie.
Chercheur.euse principal.e
- Jade Savage (Université Bishop's)
Membres de l'équipe
- Bernard Korai (Université Laval)
- François Fournier (Collège Montmorency)
- Jacques Brodeur (Université de Montréal)
- Mamadou Lamine Fall (Agriculture et Agroalimentaire Canada)
Axes(s) de recherche
- Axe 1 - Alternatives aux pesticides de synthèse
- Axe 4 - Aspects socioéconomiques : adoption, système d'innovation et politique publique