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Contribution des technologies numériques et omiques à la pulvérisation de précision des nutriments azotés en production de canneberges

En cours (2024‑2027)

L’industrie de la production de canneberge génère d’importantes retombées économiques pour le Québec avec une contribution d’environ 150 millions $ au Produit Intérieur Brut, plus de 35 millions $ en recettes gouvernementales, et plus de 2 000 emplois. Pendant les dernières années, plusieurs variétés (Crimson Queen, De Moranville, et Mullica Queen) ont été créées et en moins de 10 ans, elles recouvrent près d’un tiers des superficies plantées au Québec. Cependant, le manque de connaissances sur leur besoin en fertilisant a donné lieu à une fertilisation excessive, due principalement à un surdosage et une fréquence accrue des applications. À présent, les recommandations en matière de moment et de taux d’application reposent essentiellement sur une analyse visuelle des plantes, suivie d’applications uniformes à l’échelle du champ. Tout cela se traduit en un manque à gagner pour le producteur d’une part, et un coût environnemental pour la société, d’autre part. Les facteurs locaux tels que les conditions édaphiques et climatiques ainsi que la génétique des plantes doivent aussi être considérés dans toute démarche objective vers de bonnes pratiques de fertilisation. Ainsi, ce projet propose de mettre en place un jumelage d’outils et technologies numériques et omiques pour un pilotage d’amendements de précision des fertilisants azotés en production de canneberges tout en prenant en compte les facteurs édaphiques, climatiques, et génétiques des plantes. Ce virage numérique ne pourra pas être exploitée à son plein potentiel sans aborder la question de son inclusivité vis-à-vis des bénéficiaires dans le contexte spécifique de l’agriculture québécoise. Dans une perspective d’innovation sociale et responsable, le projet propose aussi d’identifier les barrières et déterminants socio-économiques à l’adoption d’outils numériques en fertilisation durable et de mettre en place des méthodes de conception inclusive et participative desdits outils.

Notre approche méthodologique comprend des expérimentations au champ et des analyses physicochimiques et microbiologiques au laboratoire en vue de produire des données pour la détermination de l’efficacité d’utilisation de l’azote (EUA) par les variétés. Les indicateurs d’EUA seront mis en relation avec des données in situ et aériennes pour spatialiser les besoins en azote des plantes à l’échelle du champ. La méthodologie inclut aussi une approche sociale ciblant la fracture numérique des différentes régions ainsi que le niveau de littératie numérique des producteurs et conseillers agricoles. Tout ceci sera utilisé pour informer le développement de modèles économiques et la conception d’une interface logicielle d’aide à la décision en matière de fertilisation qui soit accessible et inclusive.

Ce projet générera d’importantes retombées économiques pour les producteurs, y compris la réalisation d’interventions adhérentes au principe des pratiques 4B (Bonne source, Bonne dose, Bon moment, et Bon endroit) de fertilisation. Il sera piloté par une équipe multidisciplinaire composée de 14 chercheurs, chercheuses et collaborateurs ayant une expertise dans les domaines pertinents au projet, 3 doctorant.e.s, 3 étudiant.e.s à la maîtrise et 1 professionnel.le de recherche. Ce projet démontre un tissage innovant des composantes technique et sociale du réseau d’un producteur agricole pour influencer le virage numérique prôné par le PAD.

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